Leur nombre, leur origine, leur format évoluent donc avec une croissance exponentielle et les services qui en découlent représentent plusieurs millions de requêtes quotidiennes d’internautes et de mobinautes guidés par leurs smartphones.
Depuis quelques années, le paysage de la mobilité est bouleversé sous l’effet de tendances profondes, de niveau mondial, à la conjonction de plusieurs phénomènes :
- La disponibilité d’un grand nombre de données (capteurs embarqués, Système d’Aide à l’Exploitation et à l’Information des Voyageurs, smartphone) et l’augmentation des outils pour les traiter (cloud…) permettant le déploiement de transports multimodaux efficients et globaux.
- La démultiplication des offres de services de mobilité et des systèmes de calcul d’itinéraires proposés par des acteurs privés (Google Transit, Navitia, BlaBlaCar, Here, Waze…) ;
- Un écosystème local qui imagine de nouvelles façons d’aborder la mobilité : plateformes d’information voyageurs des grands opérateurs urbains, start-up, associations impliquées dans la mobilité durable, citoyens producteurs de données ;
- L’émergence de nouveaux canaux d’échanges horizontaux, multithématiques, de production (wiki, Openstreetmap), de partage (opendata) et d’analyse de données qui rendent l’usager acteur de sa mobilité ;
Avec la pression législative des lois NOTRe, République Numérique, puis LOM, la diffusion des données publiques en opendata permet aux acteurs publics de la mobilité et leurs délégataires de contribuer au bien numérique commun. En effet le partage des données qui accompagne le transfert de compétences de la loi NOTRe et la prise de compétence mobilité dans le cadre de la loi LOM concourt au décloisonnement des acteurs publics et renforce la capacité des territoires à déployer des services multimodaux bénéfiques à tous les partenaires et aux usagers.
Un exemple d'ouverture des données transports par la Région
Pour répondre aux enjeux inhérents du transfert de la compétence transport des départements vers la région depuis 2017, la Direction des Trains Régionaux et de l’Intermodalité s’est engagée dans l’ouverture des données des lignes des réseaux interurbaines et scolaires (hors transport des élèves handicapés); Par souci d’équité en termes de captation de valeurs et faciliter le développement de services innovants, l’agrégation de ces données, opérée par les services de la Région est librement accessible au téléchargement et par interface de programmation (web service).
Lignes des réseaux de transport ZOU ! en Provence-Alpes-Côte d’Azur – DATA SUD
Ce travail de collecte et de contrôle de qualité des données est essentiel à l’accessibilité de nos territoires (habitants et visiteurs) car en termes de déplacement la qualité des données du « dernier kilomètre » est essentielle à l’utilisateur.
Mesure phare de la LOM en termes de gouvernance, la couverture du territoire national par des Autorités Organisatrices de Mobilités traduit l’objectif d’apporter des solutions de mobilité durable pour tous et partout, y compris dans les territoires peu denses (ruraux, périurbains, de montagne, etc). Les AOM qui prennent la compétence transport doivent également s’engager à ouvrir leurs données des bus locaux (intra-urbain). Avec le partage de leurs données transports, ces AOM accèdent en retour à une donnée augmentée par l’ensemble des acteurs, dont la Région et l’Etat notamment grâce au Point d’Accès National aux données transports qui vise à harmoniser l’ensemble des données de mobilité sur le territoire – en vue de permettre une meilleure interopérabilité au niveau européen.
Concrètement, un outil open source intégré au Point d’Accès National a été développé pour permettre à l’ensemble des producteurs de données qui fournissent un fichier GTFS de convertir leur fichier dans le format NeTEx afin de respecter le règlement européen et participer à la constitution d’un référentiel européen harmonisé. L’opération permet également de mutualiser le coût qu’aurait supposé la production par chaque producteur d’un fichier NeTEx adapté.
La prise de conscience écologique et sociale, ainsi que l’évolution numérique et du cadre juridique avec la LOM, ont ouvert la voie à la mise en place d’un Système d’Information Billettique Régional pour 2024.